Margane déplia soigneusement la carte en papyrus qu’elle portait contre son cœur. La physionomie de la Désolation intérieure se dessina dans la lueur de la lanterne : une immensité hérissée de pics et creusée de canyons, déchiquetée de fjords profonds et sillonnée de pistes incertaines. Combien d’entre elles étaient encore valables ? Et combien menaient à des impasses ? On disait que les déluges d’automne étaient assez puissants pour déplacer les collines et remodeler les vallées : chaque année, quand revenait la nuit polaire, les premières caravanes de l’hiver devaient redessiner les pistes en posant de nouvelles stèles.
(Extrait d’EXTINCTA)